Contexte : En décembre 44, l’Allemagne lance sa dernière grande offensive à l’Ouest, son but, refaire un nouveau Dunkerque en traversant les Ardennes et en coupant toutes les forces au Nord de cette position. Pour éviter l’intervention de l’aviation omniprésente, l’offensive est déclenchée sous une météo exécrable. Passé la surprise initiale, les alliés réagiront promptement en envoyant, en urgence, de nombreuses divisions. Ainsi sera signé une page de gloire de l’armée américaine, d’une part par la 101ème division aéroportée qui, cernée par les allemands et privée de ravitaillement, refusera de se rendre et tiendra la ville. Par Patton d’autre part qui fera avancer ses blindés jours et nuits dans les pires conditions pour aller sauver les paras.
C’est sur deux jours complets, sur le jeu « Ardennes », jeu édité par « the gamers » que Chris et moi avons reproduit cette célèbre bataille très souvent simulée.
Par tirage au sort, Chris joue les allemands, moi les alliés (américains à 95% mis à part un anachronique bataillon de fusiliers Belges et quelques anglais en fin de partie).
Le compte-rendu est donc vu du coté US.
Premier jour : 16 Décembre 1944Il y a plein d’allemands partout ! Mais les dés et le terrain aidant je limite mes pertes au minimum syndical.
Deuxième jour : 17 Décembre 1944Les renforts US, c’est pas de la blague ! La 1ère division d’infanterie (la fameuse big red one) accompagnée de la 7e DB (y’a bon ça) arrivent par le Nord. Ils amoindrissent le restant d’une division de volkgrenadiers déjà mise à mal par une attaque couteuse au tour précédent.
Troisième jour : 18 Décembre 1944
La « Our » charmante rivière locale est un bel obstacle pour l’allemand même si j’ai oublié de faire sauter la plupart des ponts. Cependant les chars de la panzer Lher percent jusqu’à Vielsam, s’emparent de la ville et, surtout, d’un dépôt intact. Joli coup de la part de mon adversaire. Mon centre craque avec la prise de Clervaux. Au Sud, la 10e DI US dégage la ville de Diecrich et menace les lignes arrières allemandes. Au Nord, je tiens solidement Elsenbaun avec deux divisions blindées et d’infanterie face à autant de SS. La rencontre promet d’être sanglante.
Quatrième jour : 19 Décembre 1944
Au centre, l’ennemi fonce vers Bastogne occupé par la 101e division aéroportée (vous avez tous vu « band of brothers » (frères d’armes) bien sur ?). Les blindés de la panzer Lehr prennent maintenant le dépôt de Manhay en plein centre de la carte, je n’ai strictement aucune unité pour les arrêter. Contre-attaques américaines au Nord et au Sud, les volksgrenadiers trinquent !
Cinquième jour : 20 Décembre 1944L’allemand attaque les faubourgs de Bastogne et St Vith au centre. Visiblement énervés par ma contre-attaque au Nord, les SS s’engagent en masse. La concentration d’artillerie US sur place, la plus forte du terrain, désorganise une bonne moitié de ses troupes et son attaque tombe à l’eau mais les troupes US désorganisées elles aussi par l’artillerie allemande ne peuvent poursuivre le combat non plus, vers le statut quo ?
Sixième jour : 21 Décembre 1944La météo s’éclaircie très légèrement mais toujours aucun avion dans le ciel. Les renforts US commencent à se répandre au centre avec la 82e aéroportée, il était temps ! L’allemand abandonne son assaut sur Bastogne (je lui avais pourtant dis que les « brothers » c’était du costaud) pour foncer vers l’entrepôt de Laroche dont il s’empare.
Septième jour : 22 Décembre 1944St Vith tombe… Et bien non, suite à une nouvelle attaque désastreuse de l’allemand qui, à 9 contre 1 ne passe pas. Un gros groupe allemand s’avance au centre de la carte tandis qu’à l’Ouest, la 3e Division blindée américaine s’approche de la panzer Lehr qui s’est arrêtée à Manhay. Les combats sont toujours très violents autour d’Elsenbor mais l’ennemi tourne la position et je risque fort d’être coupé du reste de mes troupes, je décide donc d’abandonner la ville le lendemain.
Huitième jour : 23 Décembre 1944St Vith tombe sous la botte allemande, gloire à la 5e DB US qui se sera battue jusqu’à son dernier obus pour retarder l’ennemi. A Manhay, la 3e DB US tombe dans une embuscade et est écrasée entre le führer group et la panzer Lehr, coup dur pour le moral américain, la ville va être difficile à reprendre. Au Sud, je poursuis l’allemand qui retraite et reprend la ville de Clairvaux vide. Au Nord, comme prévu, j’abandonne Elsenborn et me replie vers l’Ouest pour éviter l’encerclement.
Neuvième jour : 24 Décembre 1944
Nouvelle percée allemande au centre, détruisant le ravitaillement de trois-points et menaçant celui de Spa. Je suis une nouvelle fois obligé de faire retraite au Nord pour sauver Spa et Verviers, ça craint ! Surprise, l’allemand n’attaque pas Elsenborn où je n’ai pourtant laissé qu’un régiment bien affaibli, serait-ce un premier signe d’essoufflement ?
L'US Air Force montre le bout de son nez avec une bien modeste escadrille, ce n’est pas ça qui va changer le cours de la bataille. Au centre, j’ordonne à la 82e aéroportée de tenir la ville de Vielsam, totalement encerclée, jusqu’à l’arrivée des renforts. Forte contre-attaque de ma part sur Clervaux et Manhay, Patton arrive !
Dixième jour : 25 Décembre 1944Amélioration de la météo saluée par l’arrivée de trois escadrilles en soutien, pas de doute, c’est vraiment Noël ! Ma retraite sur Spa, qui laisse potentiellement 3 points de victoire à mon adversaire, à l’avantage de reformer un front presque continu avec une bonne concentration de forces. Il n’y a plus qu’à Werbomart entre Spa en Manhay que l’ennemi pourrait encore s’engouffrer. Grosse bourde de ma part, j’ai laissé un accès jusqu’à Verviers, mais, heureusement, le ravitaillement allemand ne peut pas suivre, la ville reste donc aux mains des alliés. Peiper est au porte de la ville mais il va se sentir bien seul car j’envoie sur lui la 5e, 7e et 9e division blindées pour lui couper les vivres.
Onzième jour : 26 Décembre 1944La météo se détériore à nouveau fortement, les avions disparaissent. La 82e aéroportée résiste toujours et je reviens autour de St Vith à l’Est de la carte. Mon adversaire fait le maximum pour dégager Peiper en bien mauvaise position et qui subit de lourdes pertes. Au centre, grosse attaque difficile sur Manhay mais les dés sont avec moi et la panzer Lehr est pratiquement anéantie, les choses se présentent beaucoup mieux.
Douzième jour : 26 Décembre 1944
L’allemand ne progresse plus que vers Werbomart mais j’y ai placé deux divisions d’infanterie fraiches c’est donc pratiquement sans espoir. J’attaque les forces allemandes toujours groupées autour de Vielsam, la 82e aéroportée est à moitié décimée mais tient toujours la ville. L’initiative est clairement repassée de mon coté. Peiper est pratiquement anéanti.
Treizième jour : 27 Décembre 1944
D’un commun accord, nous arrêtons les hostilités. L’allemand n’est plus en mesure de l’emporter et occupe très peu de villes, c’est donc une victoire majeure pour l’américain.
J’ai beaucoup apprécié le jeu, chaque joueur a son pain blanc et noir à différentes étapes. Le démarrage américain est assez inquiétant car bien que des renforts conséquents arrivent tous les jours, c’est toujours par les bords de carte et le centre reste donc désespérément libre et ouvert. De plus, on sent que c’est la panique à l’état-major, les divisions arrivent tantôt au Nord, tantôt au Sud, tantôt à l’Ouest, difficile dans ces conditions de regrouper des forces pour monter une contre-attaque. L’allemand de son coté doit aller le plus vite possible et éviter les points de fixation pour prendre l’américain de vitesse. Les forces sont conséquentes de chaque coté et permettent de monter de belles attaques.
Un grand merci à Chris pour cette très belle partie. On a tenu un très bon planning horaire et une bonne cadence de jeu le tout dans un esprit ludique et sympathique. Dés que j’ai de nouveau un week-end de libre, j’en réorganise une autre !
A titre d’informations, voici le planning que l’on a tenu.
Arrivée : 9h00
Placement des pions : 10h20
Tour 1 : 11h20
Tour 2 : 12h15
Tour 3 : 13h25
Tour 4 : 14h20
Tour 5 : 15h10
Tour 6 : 16h25
Tour 7 : 17h20
Tour 8 : 18h35
Deuxième jour, arrivée à 9h00
Tour 9 : 10h50
Tour 10 : 12h20
Tour 11 : 13h50
Tour 12 : 15h10
Les premiers tours sont plus rapides car l’américain n’a pratiquement aucune troupe à déplacer.