DAK, The desert campaign, compte-rendu de partie

Comme l'an dernier sur la Corée, Sanguo et moi avons entamé une partie de wargame pour l'hiver. Vous trouverez ci-après le compte-rendu au fur et à mesure de son avancement en espérant susciter des vocations.
Après les douceurs de l'Asie, nous nous promenons en Afrique en rejouant toute la campagne de l'Afrika Corps. Il s'agit d'un des rares wargames qui simule un théâtre d'opération complet (manque juste la Tunisie qui fait l'objet d'un autre jeu de la même série) j'adore donc les conditions de victoire "soit le gagnant est évident, soit il y a match nul".

DAK : The Desert Campaign, Sept 1940 au 15 Nov 1942
Partie jouée avec les règles de la V4.0.
La carte et les pions sont ceux de DAK-I, la règle utilisée est celle de DAK-II.
Cette partie est jouée à deux joueurs sans la règle d’initiative (dite flip-flop). C'est-à-dire que l’axe joue toujours en premier suivi du Commonwealth.
Le compte-rendu sera mis à jour au fur et à mesure de l’évolution de la partie. La partie est relatée par le joueur de l’axe.

Préambule
Pour des joueurs familiarisés avec OCS, que ce soit sur le front Russe, la Corée ou même Tunisie, ce qui frappe au premier abord à DAK c’est
- La taille de la carte, soit 86cm x 270 cm, 36 x 185 hexagones (à une échelle de 8 km par hexagone).
- Mais, surtout, le faible nombre d’unités. Une douzaine de divisions du coté Italien, la plupart avec des pions à plusieurs pas, moitié moins coté alliés, c’est peu, d’où un tour de jeu très rapide (1 heure par tour, voir moins si pas de mouvement important ou de combat, soit moitié moins que sur Korea par exemple). La campagne fait tout de même 239 tours !

L’offensive italienne sur Sidi Barrani : 12 Septembre 1940 - 12 Octobre 1940
Les ordres de Mussolini sont clair, envahir l’Egypte, et s’emparer de Sidi Barrani situé à 100 km de la frontière (13 hexagones) en un mois sinon il fait reconstruire une galère antique sur laquelle j’officierai comme simple rameur !

La cote est globalement longée d’une route, doublée d’une autre, 48 km (6 hexagones) plus au Sud séparés par une ligne de falaises (escarpment) intraversables sauf en quelques points

L’offensive se concentre principalement le long de la côte avec un groupement sur la deuxième route. L’anglais, loin d’abandonner le terrain, rassemble le banc et l’arrière banc de tout ce qui traine dans les parages. Il s’offre même le luxe d’une petite contre-attaque sur la partie Sud, vite arrêtée mais me conduisant, peut-être à tort, à me concentrer sur une attaque frontale et directe de Sidi Barrani.

Les forces italiennes attaquent dés qu’elles le peuvent, détruisant de nombreux supplétifs Egyptiens mais la RAF fait de son mieux pour retarder l’assaut, divisant ses avions sur toutes mes forces au front. Parfois, toutes mes forces sont désorganisées interdisant toute attaque ! Fin Septembre, je suis encore loin d’encercler mon premier objectif, je change donc de tactique. Je place systématiquement deux divisions d’infanterie en réserve ainsi qu’un groupe sous la direction du général Maletti (spécifique à cette campagne, certains généraux peuvent activer les unités sous leur commandement sans marque de réserve). Et c’est à la phase d’exploitation que j’attaque en force les défenseurs. La tactique est payante, forçant l’ennemi à se retirer en ne laissant que 3 régiments sur la ville.

Durant 10 jours (3 tours), les combat font rage avec des succès variés, perte de 2000 hommes sans succès, et, enfin, à la toute dernière phase d’exploitation du 12 Octobre et en consommant les toutes dernière cartouches disponibles, Maletti submerge l’ennemi et la ville en prise. Satisfaction supplémentaire, le général anglais O’Connor qui défendait la ville est tué bravement en défendant la ville.


Maletti s’apprête à donner l’assaut final sur Sidi Barrani

Mussolini, en guise de félicitations, m’envoie un petite rame en or avec ces quelques mots « Vous avez raté celle en bois de peu, ne recommencez pas ! ». Cet hommage du Duce me va droit au coeur.


Les anglais (en fait, des indiens, des néo-zélandais, des australiens et des égyptiens, ces anglais sont très forts pour faire mourir d'autres peuples en leur nom ! ) solidement retranchés à Mersa Matruh

Sans les obus, la plage : 15 Octobre 1940 - 5 Décembre 1940
Arrêt total des combats durant 7 semaines. Tout le monde est à la plage. La raison est simple :
- Les italiens n’ont plus aucun stock de ravitaillement et n’ont donc plus les moyens de poursuivre leur offensive. Il faut se réapprovisionner.
- Les troupes du Commonwealth ont reçues l’ordre de défendre Mersa Matruh à tout prix, d’ailleurs la moitié des troupes sont toujours à l’entraînement. Les australiens et les indiens étant peu habitués au désert (action rating -1 durant l’entraînement).

De fait, la ville est une formidable forteresse naturelle et les observateurs italiens cherchent une faille dans les défenses. De leur coté, Wavell et Wilson préparent l’opération Compass (http://en.wikipedia.org/wiki/Operation_Compass).
Les Italiens ont l’idée d’enfermer l’ennemi dans leur propre forteresse en bloquant tous les points de sortie, mais lors de l’approche, l’anglais sort une partie de ses troupes vers l’extérieur, le plan est abandonné et les italiens se replient sur une ligne défensive autour de Sidi Baranni.

Vu la masse de rosbeef et cousins éloignés sur la ville, la prise de Mersa Matruh va être rude. Il faut venir implanter une entreprise de pompes funèbres, il y a un marché à prendre!!

C'est bête, j'ai la masse mais les 3 grosses divisions d'infanterie ne peuvent quitter le périmètre de Mersa Matruh.
Seule la division blindée peut agir mais elle est beaucoup trop faible si elle n'est pas soutenue par de l'infanterie.
1 mois 1/2 à attendre ...

Opération Compass : 8 Décembre 1940 - 6 Janvier 1941
Les italiens se replient sur une ligne défensive entre de Sidi Baranni et Sollum, les meilleures troupes sont au centre du dispositif prêtes à mener de meurtrières contre-attaques.

Mais énorme bourde de l’italien, un point de la ligne entre Bardia et Sollum n’est laissé qu’à la seule protection d’un très faible bataillon. L’anglais voit la faille et s’y engouffre. Maletti engage immédiatement tout ce qu’il a sur la main pour débloquer la zone. Le combat est furieux, l’anglais perd deux régiments, l’italien un, Maletti est tué dans l’action ainsi que le général anglais William Henry Ewart "Strafer" Gott qui menait le combat !


L’anglais vient de fermer la passe, Maletti y laissera sa vie, sans succès pour ouvrir la poche.

Mais le verrou tient, formant ce qu’il faut bien appeler maintenant la poche de Sollum, isolant pas moins de 70.000 italiens sans aucun ravitaillement et aucune possibilité de repli. Allo Hitler ? Que dirais tu de venir prendre le soleil en Lybie ?

Pas de surprise, sans ravitaillement les italiens se rendent en masses. 22 régiments, puis 15, puis 8 puis les 4 derniers. Bref, en deux semaines, la force d’invasion italienne part rejoindre les camps de prisonniers anglais. Une vrai Berezina. Les troupes échappées de la poche se replient sur Tobrouk et Bardia.

Heureusement, l’anglais joue de déveine sur cette ville. Une première attaque avec un « 2 » aux dés, puis une surprise de la défense et voilà 3 régiments mis hors de combats. Pour éviter l’aviation italienne qui domine le ciel depuis Tobrouk, l’anglais reprend la tactique italienne de Sidi Barrani, une attaque durant la phase d’exploitation. Et c’est ainsi qu’il prend pied, le 6 Janvier 1941 dans les fortifications son cadeau de Noël en quelque sorte.

Héhé que l'italien s'attende encore au pire.

Heu, on peut avoir la suite

Hé, hé, regarde bien, j'ai mis à jour le texte sur mon dernier message depuis la dernière fois.

Oups, ben oui.
Et en plus je venais de le lire

Merci !
Arnaud

J'ai mis le compte-rendu sur Strategikon
http://www.strategikon.info/phpBB3/viewtopic.php?f=29&t=5114

J'ai vu ca merci !!!

Le siège de Tobrouk : 8 Janvier 1941 – 19 Février 1941
L’anglais, peut-être grisé par son avancée rapide, commet plusieurs erreurs, la première est de ne fermer que tardivement le périmètre de Tobrouk ce qui me permet de remplir les stocks de la ville par camion à partir de ceux de Benghazi, la deuxième est de prendre beaucoup de temps à se positionner au lieu de passer immédiatement à l’attaque. Ce n’est que le 19 janvier qu’une première attaque lui permet de s’emparer de l’aéroport d’El Aden défendu par un bataillon italien de piètre qualité. Un petit assaut sur les fortifications est facilement repoussé.


Le 19 Janvier, l’anglais est au porte de Tobrouk, attaque et prend El Aden.

Et puis, plus rien, Bardia tombe par manque de ravitaillement le dernier jour du mois de Janvier, les stocks de Tobrouk, ravitaillée par mer montent à 21.000 tonnes (14 SP).
Le 8 février, l’anglais se lance enfin, les Hurricanes perdent encore un combat face à mes G50, on se demande comment la RAF a pu gagner la bataille d’Angleterre ! L’aviation italienne domine totalement le champ de bataille, des cinq groupements anglais à l’attaque trois sont désorganisés par l’aviation, un par l’artillerie. Il faut dire que mon adversaire accumule les jets de dés minables aussi bien à l’artillerie qu’au combat au sol. 4 jours, plus tard, le 12, nouvelles séries d’attaques, les résultats se soldent généralement par des Ao1, DL1o1, les meilleures unités italiennes disparaissent mais, pendant ce temps, les premiers unités allemandes arrivent à Tripoli et des renforts sont envoyés sur Tobrouk pour reconstituer les unités.
L’initiative est entrain de changer de camp ! Pas une seule fois, les fortifications de Tobrouk ne sont tombées.

Et fin...

Nous nous apercevons que, sans la prise de Tobrouk, l’anglais va se retrouver sans QG durant un mois et demi. Cela s’annonce donc comme une défaite majeure du commonwealth. Cependant, à la relecture de tous les erratas, malheur, le fossé anti-char n’était pas actif, tous les rapports de force d’attaque auraient donc dû être doublés. Récupérer la situation semble impossible (comment corriger sept combats sur une douzaine de tours de jeu ?) que nous décidons d’en rester là en se promettant de le remettre en place l’hiver prochain.

J'adore le prologue !!!

Et avec l'histoire de Maletti et de son groupe encerclé par mégarde je reconnais bien le système OCS. Ca me rappelle Tunisie tout ça...

L'hiver prochain je pense que vous allez jouer à la campagne de France 1940 vue par OCS. En effet d'après le dernier VV le jeu devrait sortir d'ici la fin de l'année. Je suis curieux de voir comment le système OCS va simuler cette campagne. A mon avis le système s'y prête bien, mauvais temps pour l'allié en perspective...

Voici en avant-première des commentaires de joueurs que vous reconnaitrez sans peine:

Laurent M. version alliée: "comment tu veux que l'allié fasse pour se défendre c'est impossible, il faut retraiter tout de suite jusqu'en Afrique du Nord et attendre les renforts US".

Laurent M. version allemande: "comment tu veux que l'allemand fasse avec si peu de Supply Points, c'est impossible de percer le front continu allié qui va nous assomer avec son artillerie ; il faut absolument jouer la règle optionnelle 'Bakou is ours' sinon c'est même pas la peine de jouer"

Fabien M. "l'allemand peut s'il a 2 fois de suite l'initiative effectuer 6 mouvements/attaques de rang sans quasiment aucune réaction alliée et le tout supporté par une Luftwaffe qui va complètement évacuer du ciel son homologue alliée ; comment tu peux prévoir 6 coups à l'avance en wargames pour bâtir une défense ? Finalement mon frère a peut-être raison [ndlr: sur la version alliée]"

Armand B. "Moi je m'en fous je joue toujours l'axe [ndlr: du mal]"

Arnaud V. "Moi je m'en fous je joue toujours"

Stéphane D. "Moi je m'en fous je joue plus, cong"


A suivre l'hiver prochain...

OCS - The Blitzkrieg Legend, qu'il s'appelle
Pour la campagne de France c'est vrai que le jeu me tente sérieusement, mais je vois que déjà écris les dialogues :-)

Ils vont changer l'échelle, 2 km/case comme pour Sicily et a priori très rapide (13 tours) mais c'est juste le pré-order cette année, DAK est donc bien toujours sur les rangs pour l'hiver prochain !