Contexte :OCS Korea : The forgotten war
Scénario : 5.2. Invasion of South Korea
Partie jouée sur deux jours avec les règles de la V4.0.
2 joueurs dans chaque camp, chacun ayant en charge un corps d’armée (mixte US/Corée du Sud en début de partie puis séparé US/Corée du Sud avec l’arrivée des renforts). Compte-rendu raconté, à chaud, par le joueur américain.
Déroulement:
26 Juin 1950Attaque massive et très « communiste » de la Corée du Nord, à savoir une grosse préparation d’artillerie suivie d’une attaque frontale sur toute la frontière. Peu de Sud Coréens y survivent mais les défenseurs de Chuinch’on infligent deux régiments de pertes à l’ennemi. Les munitions se dépensent sans compter (10 SP environ, sachant qu’il rentre 2,5 SP en moyenne). Le Nord ne va pas pouvoir continuer à ce régime là longtemps.
29 Juin – 1er Juillet 1950Seoul est encerclé, le siège commence mais il n’y a pas d’attaque. Le QG et l’artillerie Sud Coréenne ont fuit avant l’arrivée de l’ennemi. Le village de Hoengsong tombe entre les mains de la racaille communiste (dixit mac Arthur). Les survivants s’enfuient comme ils le peuvent à travers les collines. Les premiers américains arrivent avec de l’aviation.
5 Juillet 1950Le Nord entre dans Seoul après le bombardement le plus massif depuis l’entrée en guerre, 1 token est capturé.
8 Juillet 1950Seoul résiste toujours et le Nord a renoncé à l’attaquer laissant les derniers défenseurs mourir de faim. Ses forces se déversent dans les plaines vidées de ses défenseurs. Les sudistes fortifient le col de Tanyang, la seule position en montagne et stocke le ravitaillement.
15 Juillet 1950Un assaut programmé sur Tanyang est brutalement arrêté par l’aviation américaine qui désorganise toutes les unités ennemies avant l’assaut. Les généraux de Kim Il Sung sont frappés de stupeur et se demandent comment ils vont encore pouvoir attaquer. Le porte-avions valley forge arrive en mer Jaune augmentant encore considérablement les possibilités aériennes des Etats-Unis. Le dernier régiment Sud Coréen enfermé à Séoul, se rend avec les honneurs de la guerre. La capitale a changé de mains.
19 Juillet 1950Il reste trois semaines (6 tours) au Nord, qui piétine, pour occuper le périmètre de Pusan, cela va être difficile pour eux. Attaque massive sur Taejon par la Corée du Nord avec un simple régiment détruit de part et d’autre. Mais, coup de tonnerre au Sud, les forces de l’OTAN n’ayant pas protégées ses dépôts, les blindés de la 105ème percent et détruisent la moitié des stocks présents à Taegu. Il n’est plus possible aux américains de tenir Taejon qui est promptement abandonné, les unités les plus rapides montent une contre-attaque contre la 105ème avec un fort soutient de l’aviation. C’est un échec. L’OTAN redéploye rapidement ses lignes de ravitaillement pour contrer cette menace au prix d’une destruction quasi-totale de tous les stocks de ravitaillement présents.
22 Juillet 1950La 105ème DB Nord Coréenne s’enfuie vers la côte Est tandis que le reste des forces communistes avance doucement vers Pusan mais sans attaquer. L’aviation US un bataillon de blindés avant qu’il n’atteigne la plage, bonne vengeance.
26 Juillet 1950Les pilotes américains doivent être fatigués, trois attaques et pas un seul résultat mais le Nord n’en profite pas.
29 Juillet 1950Le Sud mène sa première véritable contre attaque à Kumch’on qui échoue largement. Cela confirme le retournement de situation attendu n’est pas encore arrivé. Le Nord pénètre dans le périmètre de Pusan tandis qu’à Ch’unyang, après une siège de plusieurs semaines les dernières unités Sud Coréennes se rendent. Le col de Tanyang, lui, tient toujours.
1er août 1950La Corée du Nord se retire de Kumch’on, est-ce un effet de ma précédente contre attaque ? L’ONU se réorganise, les américains au centre, les coréens à l’Est.
5 août 1950La Corée du Nord continue sa lente retraite abandonnant l’idée d’occuper le périmètre de Pusan.
8 août 1950Les renforts US arrivent maintenant en masse. Les 1er marines, 1er Cavalerie, 24ème et 25ème DI sont complètes. Je décide de préparer un débarquement en plaçant prochainement la 2ème DI dans les péniches qui attendent en mer. Le Nord ne bouge plus. Un drapeau blanc est hissé sur le col de Tanyang, le siège aura duré trois semaines.
12 août 1950Stockage de ravitaillement pour la prochaine offensive, le front est tout d’un coup très calme, deux hexagones au minima séparent maintenant les unités.
15 août 1950La 2ème DI est positionnée pour le futur débarquement, tout est calme avant la tempête.
19 août 1950La météo est mauvaise, pas d’aviation, la grande contre-attaque pour la libération est reportée.
22 août 1950Cette fois ça y est, le soleil revient et les avions aussi. L’assaut américain se décline en deux parties. Les forces principales au Sud qui doivent contourner les forces ennemies et isoler Taejon pour forcer l’ennemi à décrocher. La 2ème DI doit débarquer à proximité de Séoul pour essayer de prendre la ville et de couper, cette fois, tout le ravitaillement Nord Coréen. Dans les deux cas, il faut s’emparer très rapidement des ports d’Inch’on et Kusam pour pouvoir tracer une ligne de ravitaillement aux unités.
Autant je pense que l’opération d’enveloppement par l’Ouest risque, au pire, de ne pas atteindre son objectif, autant le débarquement sur Séoul me semble plus hasardeux. Je n’y envoie que trois régiments et pas mal de ravitaillement. Je ne sais pas où se trouve la division blindée Nord Coréenne ni quel renfort peuvent être ramené rapidement sur Seoul.
Au petit matin, placée légèrement en arrière des lignes, la 1ere division de Marines fonce vers l’Ouest, en parfaite coordination avec l’aviation (hip shoot), elle détruit la faible unité placée sur la route (overrun) et s’avance aux portes de Taejon.
La 1ere Cav et la 24ème DI s’infiltrent dans la brèche et attaquent la faible défense du port de Kusam. Succès total, le port est pris et l’attaque peut-être exploité. Tandis que le QG et quelques unités restent sur le port, les autres s’avancent au Nord de Taejon jusqu’à l’aéroport de Pyong’taek.
A Seoul, le débarquement se passe relativement bien. Les unités débarquent sans dégâts mais les péniches sont détruites. Le port de UU est attaqué, les défenseurs détruits mais sans pouvoir prendre la position. La voie de chemin de fer Seoul-Taejon est coupée mais les troupes ne peuvent entre dans la capitale trop éloignée.
26 août 1950Il pleut à nouveau et les avions sont cloués au sol mais l’initiative reste de mon coté, permettant d’accentuer l’offensive en cours. La 1ère Marine repasse en mode combat et reçoit du ravitaillement sécurisant la partie Sud de l’encerclement. L’aéroport de Pyong’taek est conquis et l’aviation Nord Coréenne doit s’envoler en urgence vers P’yongyang. Enfin, un nouveau régiment débarque à coté de Séoul, le port d’Inch’on est occupé et mes troupes entrent dans Séoul. Maintenant située à proximité de la gare, le Nord ne peut plus y déployer de renfort, seul son ravitaillement peut encore passer. Pour accroitre la pression, les troupes Sud Coréennes attaquent en masse sur la côte Est.
Les généraux de Kim Il Soung réfléchissent très longuement à la situation, concluant qu’ils ne pourront ni reprendre Séoul, ni s’emparer de Taegu, ils demandent immédiatement à engager des pourparlers de paix, mettant ainsi fin à la guerre de Corée.
![L'invasion de la Corée du Sud : compte rendu de partie Seoulfin](https://2img.net/h/waoc.free.fr/korea/seoulfin.jpg)
La partie se termine donc par une victoire totale du Sud.
ConclusionKorea est un très bon OCS pour apprendre le système : des effectifs réduits permettant de jouer un tour en un temps raisonnable (une heure et demi en moyenne), un très bon panel de tout ce qu'il est possible de faire (aérien, naval, terrestre). La campagne proposée est agréable avec une action en deux temps permettant à chaque camp d'alterner entre l'attaque et la défense.
J'adore toujours autant le système, les coûts ravitaillement favorisant le mouvement et la prise de positions objectivement stratégiques (les points de communication) à l'attrition pure et simple. Cependant, nous avons rencontré le même problème que lors de nos précédentes parties, à savoir la possibilité de pouvoir jouer deux tours successifs. Cela pousse l'attaquant a systématiquement attendre de jouer en second avant de lancer une offensive, mais, surtout de faire le pari de conserver l'initiative au début du tour suivant. Bien plus grave, cela limite voir annule toute possibilité de contre par l'adversaire.
Pour reprendre le cas ici de l'enveloppement américain, à la fin du mouvement, les troupes US sont toutes en mode mouvement avec un ravitaillement leur permettant juste de se défendre sans support de l'artillerie car tout a été consommé pour attaquer les maigres troupes nord-coréennes en couverture et le manque de camion ne permettait d'en apporter plus.
Au débarquement au Nord, Seoul n'a pas encore été investie car trop éloignée de la côte et la plage n'est protégée que par une seule unité.
Au tour suivant, la division blindée Nord Coréenne placée au centre assistée de la division d'infanterie de Seoul aurait pu menée une contre attaque soit pour malmenée la plage de débarquement soit pour anéantir un ou deux régiments isolés américaines et, via l'exploitation, consolider son flanc. Avec deux tours successifs, ce n'est pas possible, la progression US devient soit trop avancée (occupation de Seoul interdisant l'arrivée de renfort) soit trop massive (arrivée de renforts et de ravitaillement pour l'artillerie, passage en mode combat) pour que l'adversaire puisse espérer faire quoi que ce soit.
Pour ma prochaine partie d'OCS je serai donc un fervent partisan du retrait de la phase d'initiative et des tours alternés.
Manque d'expérience de mon adversaire ou problème du scénario ? Le périmètre de Pusan est bien difficile à atteindre avec six divisions ce qui contribue à une arrivée préventive de renforts et de ravitaillement massif pour le Sud, accélérant le retournement de situation par rapport à la situation historique.
OCS reste une expérience unique avec un jeu très subtil et très éloigné du wargame classique. Le jouer à quatre permet, de plus, de reproduire certains problèmes de commandement très intéressants. J'espère pouvoir renouveler l'expérience avant dix ans :-)